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Page:Perey - Histoire d'une grande dame au XVIIIe siècle, La princesse Hélène de Ligne, 1888.djvu/409

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LA PRINCESSE CH. DE LIGNE.

Depuis le 19, Souvavof battait cette ville en brèche ; il dirigea lui-même l’attaque du côté de la terre, tout en la faisant attaquer du côté du fleuve. Les Russes furent repoussés trois fois par un feu terrible : deux colonnes demeurèrent trois heures dans les fossés sous une pluie de mitraille. Enfin un incendie qui éclata dans la ville permit aux Russes de pénétrer ; l’assaut avait duré dix heures. Le prince Charles s’élança des premiers, et, sur ses traces, on vit monter, comme simples volontaires, le duc de Richelieu, le comte Roger de Damas, le comte de Langeron, etc., etc. Quinze mille Turcs furent massacrés et la ville livrée au pillage. Le prince Charles reçut à la jambe une blessure qui ne l’arrêta point.

Le général Ribas, qui commandait la flottille sur le Danube, écrivit au prince de Ligne :


« Ismaïl, 15 décembre.


» Mon prince, permettez qu’en me rappelant au souvenir de Votre Altesse sérénissime, j’ose la

    Danube. L’assaut d’Ismaïl est un des plus célèbres dans l’histoire. Les Russes, au nombre de trente mille, s’emparèrent de la ville le 22 novembre 1790 ; elle fut livrée au pillage pendant trois jours, Les Russes, exaspérés par la résistance qu’ils avaient rencontrée, massacrèrent les deux tiers des habitants.