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Page:Perey - Histoire d'une grande dame au XVIIIe siècle, La princesse Hélène de Ligne, 1888.djvu/411

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LA PRINCESSE CH. DE LIGNE.

interroger par quelques prisonniers échappés au massacre. Tout ce qu’il put dire, fut qu’il s’appelait Norokos, et qu’on avait tué sa mère et les femmes qui le gardaient. Le prince choisit parmi les prisonniers un homme et une femme turcs, les plaça auprès de l’enfant et ordonna qu’il fût entouré de tous les soins imaginables, étant décidé à l’adopter, et à l’emmener avec lui à Vienne lorsqu’il y rentrerait.

Aussitôt après la prise d’Ismaïl, l’impératrice Catherine écrivit au prince Charles pour lui annoncer, elle-même, sa nomination au grade de colonel et la croix de commandeur de l’ordre de Saint-Georges. C’est à Vienne que le prince de Ligne reçut la nouvelle de la prise d’Ismail et des honneurs que l’impératrice venait d’accorder à son fils. Il venait d’éprouver lui-même un passe-droit et une injustice flagrante de la part de Léopold II ; mais il oublia tout devant les succès de son Charles et il écrivit le même jour à la tzarine :


« Madame,


» Mon cœur qui va toujours le premier, et si vite que je ne puis jamais l’arrêter, saura-t-il exprimer toute sa reconnaissance du bienfait ac-