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Page:Perey - Histoire d'une grande dame au XVIIIe siècle, La princesse Hélène de Ligne, 1888.djvu/412

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LA FRINCESSE CH. DE LIGNE.

cordé par Votre Majesté impériale à mon excellent et heureux Charles ? Je ne publierai point la lettre que vous avez daigné m’écrire, je me contenterai de ne l’oublier jamais. Il faudra la paix, pour que Votre Majesté se remette même à avoir de l’esprit : car voilà quatre ans qu’elle n’a que de l’âme et du génie. Mon Dieu, qu’il y en a dans la lettre à mon bon Charles ! J’ai peur qu’il n’en devienne fou… »

Mais c’est avec son fils que le prince se livre à l’effusion la plus vive.


« Vienne, ce 25 novembre 1790,


» Tu me fais donc finir la guerre comme je l’ai commencée, en mourant de peur pour le plus intrépide des mortels, de joie de t’avoir fait, d’attendrissement de ce que tu fais, et de regret de n’avoir jamais approché de ton mérite dans tous les genres[1]  ! Mon cher Charles, malgré ces quatre morts-là, je vis fort bien et le plus heureux des

  1. La modestie du prinee Charles était extrême ; son père écrivait à madame de Coigny : « Je n’attaque pas ma valeur, elle est peut-être assez brillante ; mais je ne la trouve pas assez pure : il y entre de la charlatanerie, je travaille trop pour la galerie, J’aime mieux la valeur de mon cher bon Charles, qui ne regarde pas si on le regarde. »