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Page:Perey - Histoire d'une grande dame au XVIIIe siècle, La princesse Hélène de Ligne, 1888.djvu/417

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LA PRINCESSE CH. DE LIGNE.

dégâts causés par la révolution dans leurs résidences, abandonnées depuis 1787. C’est précisément à cette époque que les lettres d’Hélène demandant le divorée parvinrent à son mari.

La famille de Ligne avait, à plusieurs reprises, exprimé le mécontentement qu’elle éprouvait du séjour prolongé de la princesse Charles en Pologne. Celle-ci avait d’abord répondu évasivement ; puis, après avoir demandé des nouvelles de la petite Sidonie, elle avait fini par ne plus écrire du tout.

Le départ subit et le séjour prolongé d’Hélène en Ukraine avaient fait sensation à Varsovie. La princesse maréchale et d’autres grandes dames polonaises, qui passaient l’hiver à Vienne, racontèrent cette aventure, avec force commentaires. Les Ligne, comme on peut le croire, se montrèrent gravement offensés de l’imprudente escapade d’Hélène, et, loin d’accueillir favorablement sa demande de divorce, ils refusèrent nettement d’y consentir. On peut supposer que, si la femme que le prince Charles aimait eût été libre, la réponse n’eût pas été la même ; mais évidemment il y avait un obstacle invincible à leur union. Sur ces entrefaites, le comte, qui dirigeait toutes les affaires d’Hélène, était parti