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Page:Perey - Histoire d'une grande dame au XVIIIe siècle, La princesse Hélène de Ligne, 1888.djvu/425

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LA PRINCESSE CH. DE LIGNE.

dataire de sa nièce. Hélène écrivit au comte et ajouta :

« Si mon oncle ne veut pas tenir la transaction, il n’y a qu’à l’annuler et à me rendre mes terres ; mais me prendre mes terres, et ne rien me donner, est aussi par trop injuste, et il n’est pas possible que mon oncle me laisse mourir de faim. Il serait odieux qu’avec la fortune immense que je devrais avoir, je sois réduite à rien, par une injustice criante, et aux mépris de toutes les lois. Dieu veuille que je me tire des griffes de Silvestrowicz[1] avec un revenu suffisant pour n’être à charge à personne.

» Mais où est mon oncle ? pourrai-je lui envoyer quelqu’un, pour lui apprendre ma situation et la mauvaise volonté de Silvestrowicz ? Je vais me trouver sans un sol ; que ferai-je, dites-moi ? Mais comment se peut-il que mon oncle me dépouille entièrement sans qu’il y ait du remède à ccla ? Il n’y a que dans ce pays-ci où cela se puisse. Je suis en vérité bien malheureuse ; mais je suis si affectée de votre absence, qu’elle m’empêche de m’occuper de mes autres chagrins, qui ne sont en ce moment que la moindre partie de

  1. L’intendant de l’évêque de Wilna.