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Page:Perey - Histoire d'une grande dame au XVIIIe siècle, La princesse Hélène de Ligne, 1888.djvu/436

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LA FRINCESSE CH. DE LIGNE.

guerre venait de finir et la révolution des Pays-Bas, qui m’avait coûté cher aussi. J’aurais pu faire des dettes en galonnant mes gens sur toutes les coutures ; je crus au contraire que le peuple me saurait gré de ne pas établir trop de faste. Et, comme j’avais deux Turcs, quatre housards, des Russes avec leur barbe, un Tartare avec deux dromadaires et une musique turque, cela pouvait lui procurer sa comparaison ingénieuse avec Tamerlan ou un empereur de la Chine ; car je ne me souviens plus bien à qui il trouvait que je ressemblais. »

Les princes furent reçus avec une vive satisfaction par les habitants de la bonne ville de Mons, où ils étaient fort aimés ; le lendemain, ils partirent pour Bel-Œil avec leur famille.

Le premier soin du prince père, une fois installé à Bel-Œil, fut de faire élever à son bien-aimé Charles un monument qui perpétuât le souvenir de sa brillante conduite à Sabacz et à Ismaïl ; il le dessina lui-même, choisit et disposa l’emplacement de manière à rappeler un site des jardins de l’impératrice à Czarskoë-Celo. « En suivant la rivière, dit-il, on trouve sur la rive gauche un obélisque dédié par l’amitié à la valeur. Ce n’est pas ma faute si Charles en est l’objet, ce n’est