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Page:Perey - Histoire d'une grande dame au XVIIIe siècle, La princesse Hélène de Ligne, 1888.djvu/437

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LA PRINCESSE CH. DE LIGNE.

pas ma faute si Charles s’est distingué à la guerre, cc n’est pas ma faute si j’ai donné le jour à une créature aussi parfaite. Le père disparaît, l’homme reste et le héros est célébré ; qu’on ne m’accuse donc point de partialité, mais d’orgueil je conçois qu’on le peut.

» Cet obélisque en marbre est de quarante-cinq pieds. Sur un côté, il y a en lettres d’or : « À mon cher Charles pour Sabacz et Ismaïl. » Sur la seconde face : Nec te juvenis memorande silebo ; et sur la troisième : « Sa gloire fait mon orgueil, son amitié mon bonheur. »

Les Ligne passèrent l’été à Bel-Œil, heureux de se retrouver réunis et tranquilles dans ce pays qu’ils aimaient tant ; mais, pour des yeux attentifs, cette tranquillité dont jouissaient les Flandres ne devait pas être de longue durée, des symptômes menaçants s’élevaient de toute part à l’horizon ; la marche effrayante de la Révolution française, la présence des émigrés dans les Pays-Bas préoccupaient bien des esprits.

La Savoie, la Suisse, le Brisgau, Liège, Trèves, Luxembourg et les Pays-Bas furent les premiers refuges des émigrés ; ce ne fut que plus tard que, perdant l’espérance d’un prompt retour, ils gagnèrent Vienne, Londres, la Pologne et la