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Page:Perey - Histoire d'une grande dame au XVIIIe siècle, La princesse Hélène de Ligne, 1888.djvu/447

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LA PRINCESSE CH. DE LIGNE.

effrayante, la situation de la famille royale s’aggravait de moment en moment, et la terrible journée du 10 août décida le duc de Brunswick, généralissime des coalisés, à changer son plan de campagne. Il arrêta que l’armée se porterait vers les gorges de l’Argonne, afin d’entrer en Champagne par Sainte-Menehould et marcher par Châlons sur Paris, et donna l’ordre au général Clairlayt de se rapprocher de lui avec vingt-cinq mille hommes pour former l’aile droite de son armée. Le mouvement du comte de Clairfayt décida Dumouriez, alors au camp de Maulde, à se porter avec la plus grande partie de ses troupes vers les plaines de la Champagne.

Pendant les trois mois qui s’étaient écoulés depuis l’inauguration de Mons, aucune bataille importante n’avait permis au prince Charles de se signaler ; mais, doué d’un esprit juste et observateur, il avait mis le temps à profit pour se rendre compte des illusions des émigrés et de l’inexactitude du tableau qu’ils avaient tracé de l’état de la France. Il écrivait du camp de Boux une lettre qui tomba au pouvoir des républicains et fut lue en pleine séance de la Convention[1].

  1. Moniteur, Séance de la convention, jeudi soir 27 septembre 1792.