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Page:Perey - Histoire d'une grande dame au XVIIIe siècle, La princesse Hélène de Ligne, 1888.djvu/456

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LA FRINCESSE CH. DE LIGNE.

mais en tout cas une teinte de profonde mélancolie est répandue dans ces dernières pages :


TESTAMENT DU PRINCE CHARLES DE LIGNE


Comme probablement je serai tué, si ce n’est dans cette guerre, du moins dans quelque autre, je veux qu’on ait bien soin de retrouver mon corps et qu’on fasse mon enterrement avec tous les honneurs de la guerre et dans la plus grande pompe, militaire, s’entend.

Je veux qu’on transporte mon corps à Bel-Œil après l’avoir fait embaumer (car je ne veux incommoder personne), car je tiens à être avec mes bons aïeux, qui ont tous été honnêtes de père en fils.

Je veux que mon cœur soit mis à part dans un mouchoir qu’aura porté celle que j’aime et que je la prie de donner à cet effet. Comme elle a toujours eu mon cœur pendant ma vie, je veux qu’il soit, après ma mort, aussi content qu’un cœur peut l’être dans l’absence de celle qu’il chérit, c’est-à-dire avec quelque chose qui lui a appartenu. Je la prie de faire broder sur le premier coin du mouchoir, Alona, sur le second,