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Page:Perey - Histoire d'une grande dame au XVIIIe siècle, La princesse Hélène de Ligne, 1888.djvu/47

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L’ABBAYE-AUX-BOIS.

trouvèrent la Grise dans cet état. Ma bonne était prête à pleurer, elle me gronda beaucoup et me renvoya à la classe. Mais ce n’est pas tout. La Grise couchait toujours sur le pied de mon lit, parce que ma bonne disait que cela me tenait chaud ; ce soir-là, quand ma bonne fut couchée, comme j’étais fâchée contre Ja Grise qui était cause que j’avais été grondée, je me mis à lui donner des coups de pied, tant, qu’elle descendit de mon lit. Alors elle fut se coucher dans la cheminée. Au bout d’un moment, je mis la tête hors de mes rideaux pour voir ce qu’elle faisait, comme je vis ses deux yeux briller dans la cheminée cela me fit peur, et je pensai que, si je me réveillais dans la nuit et que je visse ses yeux, je ne saurais ce que c’est. Je me levai donc, je fus la prendre et, ne sachant où la fourrer, j’ouvris tout doucement l’armoire et je la mis dedans.

» Alors la pauvre Grise se mit à miauler et à gémir si fort, que ma bonne se leva ne sachant ce que c’était ; elle regarda partout et enfin trouva la Grise dans l’armoire. Je fus si bête, que je soutins que ce n’était pas moi qui l’avais mise là, et qu’apparemment elle y avait été toute seule.

» Ma bonne dit que, puisque c’était comme ça