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Page:Perey - Histoire d'une grande dame au XVIIIe siècle, La princesse Hélène de Ligne, 1888.djvu/52

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L’ABBAYE-AUX-BOIS.

bages : voilà donc qu’ils allaient tous de travers, l’un d’un côté, l’autre de l’autre, enfin l’on vit bien que je n’étais pas capable d’un pareil ouvrage ; alors la mère Quatre-Temps m’attacha des cornes d’âne, et, parce que j’avais menti, la langue rouge avec mon papier derrière le dos ; je me mis à dire que j’avais mal écrit parce qu’on m’avait remué la table, mais on dit que je calomniais et l’on m’ajouta encore la langue noire ; le pis-qu’il y avait, c’est que madame de Rochechouart, à qui je plaisais assez et qui commençait à avoir des bontés pour moi, m’avait dit, en venant aux classes le matin, d’aller à six heures du soir chez elle dans sa cellule.

» Or donc l’heure approchait, comment paraître dans l’étal où j’étais ? J’aurais mieux aimé mourir. Étais-je présentable avec des cornes, deux langues et un chiffon de barbouillage derrière le dos. Aussi, quand la mère Quatre-Temps me dit d’aller chez madame la maîtresse générale, je ne voulus jamais remuer de ma place, je pleurais à se faire sortir les yeux hors de la tête. Mademoiselle de Choiseul pleurait aussi, toute ma classe me plaignait, et la classe blanche se moquait de moi ; quand la mère Quatre-Temps vit que je ne voulais pas obéir, elle m’ajouta encore par-dessus