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Page:Perey - Histoire d'une grande dame au XVIIIe siècle, La princesse Hélène de Ligne, 1888.djvu/54

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L’ABBAYE-AUX-BOIS.

dis que j’avais rencontré M. Bordeu, le médecin, et madame la duchesse de Chatillon qui venait voir une de ses filles qui était malade. On me ramena à la classe, mais j’ai entendu dire, quelque temps après, à des demoiselles rouges, que madame de Rochechouart avait dit que c’était une bêtise de me fagoter comme cela et qu’elle avait lavé la tête à la mère Quatre-Temps en la priant de punir ses pensionnaires sans les défigurer ; qu’elle était entrée il y avait quelques jours à la classe et qu’elle avait cru voir des idoles égyptiennes, en voyant cinq ou six de nous avec des cornes et des triples langues ; que, comme la maison était toujours remplie de personnes étrangères, cela pouvait jeter du ridicule sur l’éducation des pensionnaires. Aussi, depuis ce temps, ces pénitences furent supprimées ; on nous faisait mettre à genoux au milieu du chœur, on nous privait du dessert, ou on faisait manger du pain sec à déjeuner et à goûter, ou on faisait copier le Privilège du roi pendant la récréation, ce qui élait bien ennuyeux. »

Hélène n’était pas au bout de ses tribulations, et son caractère emporté devait lui en attirer encore un certain nombre.

« J’éprouvai dans ce temps-là de la part de toute