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Page:Perey - Histoire d'une grande dame au XVIIIe siècle, La princesse Hélène de Ligne, 1888.djvu/55

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L’ABBAYE-AUX-BOIS.

la classe une punition de corps dont je me promis bien de me souvenir longtemps. J’avais pris l’habitude de redire à madame de Sainte-Euphrasie tout ce qui se passait dans la classe, et, comme je voyais que cela avait du succès auprès d’elle, j’écoutais tout ce que disaient les pensionnaires pour aller le lui rendre ; si bien que toutes les classes m’avaient généralement prise en guignon.

» J’avais pour lors neuf ans, j’eus une dispute avec mademoiselle de Nagu ; elle avait pris des petites vies des saints avec des images, qui étaient dans mon tiroir, et elle les lisait. Comme je ne permettais qu’à mes amies intimes de fouiller dans mon tiroir, je fus à elle et je lui dis de me rendre mon livre. Elle me dit : « Moi, ce livre m’amuse, vous n’avez pas envie de le lire à présent, je vous le rendrai quand je l’aurai fini. » Je ne fus point satisfaite de cela, je voulus lui arracher le livre, mais, comme elle était plus forte que moi, elle me donna un bon soufflet ; alors, au lieu de le lui rendre, je me mis à pleurer et fus me plaindre à madame de Saint-Pierre, première maîtresse de la classe blanche, car Nagu était de cette classe. La maîtresse, voyant que j’étais tout en larmes et que ma joue était rouge, appelle mademoiselle