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Page:Perey - Histoire d'une grande dame au XVIIIe siècle, La princesse Hélène de Ligne, 1888.djvu/61

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L’ABBAYE-AUX-BOIS.

d’où venait cette haine, Mademoiselle de Choiseul s’avança et conta mon histoire avec mademoiselle de Sivrac.

» Madame de Rochechouart lui demanda pourquoi elle m’avait fouetté, elle ne put jamais en dire la raison ; mais, sans que madame de Rochechouart lui en dit rien, elle vint à moi, me demanda excuse et m’embrassa.

» Madame de Rochechouart dit que, si cela continuait, on séparerait totalement les deux classes et elle nous ordonna de nous embrasser mutuellement. Depuis ce jour-là, la paix fut rétablie, et l’on ne se fit plus tant de mal volontairement.

» Une fois, en courant dans le jardin, nous entendîmes une voix souterraine, nous regardâmes d’où cela pouvait venir, enfin nous découvrîmes que c’était par le trou d’un égout qui répondait dans la cuisine du comte de Beaumanoir, dont l’hôtel était contigu. Là-dessus, quelques-unes se mirent en haie pour cacher aux maîtresses ce que l’on faisait, et les autres se mirent à parler. Nous entendîmes la voix d’un petit garçon, nous lui demandâmes son nom, il nous dit qu’il s’appelait Jacquot et qu’il avait l’honneur de servir dans les cuisines de M. le comte de Beaumanoir. Nous lui dîmes que la récréation allait finir, mais