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Page:Perey - Histoire d'une grande dame au XVIIIe siècle, La princesse Hélène de Ligne, 1888.djvu/62

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L’ABBAYE-AUX-BOIS.

que nous reviendrions le lendemain à la même heure.

» Le lendemain, il se mit à jouer de la flûte et nous chantions ; ensuite, à mesure qu’une parlait, il demandait son nom, on le disait, et, au bout de ; trois ou quatre jours, il en connaissait plusieurs au son de la voix et il appelait : « Hé ! d’Aumont, Damas, Mortemart. » Il demandait si on était brune ou si on était blonde, ensuite il demandait ce que nous faisions dans le jardin. Nous lui dîmes que c’était l’heure de notre goûter, et il nous dit que, sans une grille de fer qui était au milieu de l’égout, il nous donnerait de bonnes choses ; alors, nous lui dîmes qu’il fallait qu’il tâchât de l’ôter ; il nous promit qu’il allait y travailler. Nous étions si occupées à la conversation que madame de Saint-Pierre, une des maîtresses, eut tout le temps de s’avancer, sans que nous nous en aperçussions ; dès que nous la vîmes si près, nous nous sommes toutes enfuies et Jacquot criait : « Choiseul ! Damas ! écoutez donc, la grille sera ôtée demain. »

» Madame de Saint-Pierre fut de suite chez madame de Rochechouart lui conter cela. Madame de Rochechouart écrivit aussitôt à M. de Beaumanoir que l’on allait murer l’égout qui donnait