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Page:Perey - Histoire d'une grande dame au XVIIIe siècle, La princesse Hélène de Ligne, 1888.djvu/69

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L’ABBAYE-AUX-BOIS.

fois, et avaient remarqué qu’il avait le cou de travers. Une fois, à la classe, que l’on entourait madame Sainte-Bathilde, qui, ce jour-là, était plus en verve qu’à l’ordinaire, une pensionnaire lui dit que, d’une des fenêtres du dépôt, elle avait vu passer un abbé qui allait au tour et qui avait le cou tordu d’une singulière manière. Alors madame Sainte-Bathilde dit que c’était elle qu’il venait voir, que c’était le vicaire de Saint-Eustache et qu’il avait eu le cou démis dans une aventure fort extraordinaire. Nous nous empressâmes à la prier de nous la raconter. Après nous avoir assuré que ce qu’elle allait dire était la vérité même, elle commença ainsi : « Feu M. le curé de Saint-Eustache a fait, comme chacun sait, rebâtir le portail de son église et il lui fallait 15,000 livres pour l’achever. Il ne savait où les : prendre : un de ses amis lui conseilla de s’adresser à un nommé M. Etteilla, qui avait la réputation de faire des choses fort extraordinaires. Le curé fut donc le trouver, lui dit qu’il avait absolument besoin de 15,000 livres et qu’il le priait de les lui procurer. M. Etteilla, après bien des sollicitations, lui dit de venir le trouver un peu avant minuit dans l’église de Saint-Eustache, accompagné d’un seul