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Page:Perey - Histoire d'une grande dame au XVIIIe siècle, La princesse Hélène de Ligne, 1888.djvu/75

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L’ABBAYE-AUX-BOIS.

lière[1], à l’hôtel du Châtelet[2]. On devait en ce temps-là jouer Athalie à l’hôtel de Mortemart[3] ; une fois, madame de Rochechouart me fit lire haut le rôle de Joas, et elle fut si contente de la manière dont je le lus qu’elle en parla à sa nièce la jeune duchesse de Mortemart, qui lui demanda en grâce que l’on me permît de jouer ce rôle-là chez elle, où on allait donner Athalie ; elles n’avaient personne pour jouer Joas, car mademoiselle de Mor-

  1. M. et madame de la Vaupalière étaient fort aimables, madame avait beaucoup de naturel et de grâce dans l’esprit, son caractère affable et égal la faisait chérir de tous ceux qui l’approchaient. M. de la Vaupalière, malheureusement, était joueur, et rien ne pouvait vaincre cette passion ; on inventa à cette époque, un étui d’une forme nouvelle et très commode pour classer les fiches et les jetons. Madame de la Vaupalière en fit faire un du travail le plus riche et le plus précieux, qu’elle envoya à son mari. Elle avait fait mettre d’un côté son portrait et de l’autre celui de ses enfants avec ces mots : Songez à nous !
  2. L’hôtel du Châtelet, qui venait d’être achevé, était situé rue de Grenelle, faubourg Saint-Germain, près de la barrière. L’extérieur était grandiose, et la distribution intérieure des appartements et leur richesse répondait à la beauté de la façade. La marquise du Châtelet, depuis duchesse, était la belle-fille de la célèbre Émilie de Voltaire.
  3. La duchesse de Mortemart habitait, avec ses fils, leur bel hôtel de la rue Saint-Guillaume ; sa fille était élevée à l’Abbayeaux-Bois. Leur hôtel existe encore, il porte le no 14 de la rue Saint-Guillaume.