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Page:Perey - Histoire d'une grande dame au XVIIIe siècle, La princesse Hélène de Ligne, 1888.djvu/84

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L’ABBAYE-AUX-BOIS.

bout de mon doigt tout ce que l’on apprenait dans la classe bleue.

» Je savais mon histoire ancienne, l’histoire de France et la mythologie très bien ; je savais par cœur tout le poème de la Religion les Fables de La Fontaine, deux chants de la Henriade et toute la tragédie d’Athalie, dans laquelle j’avais joué Joas ; je dansais très bien, je savais solfier, je jouais un peu de clavecin et un peu de harpe ; quant au dessin, c’est ce qui allait le moins bien ; mais mes espiègleries perpétuelles, à quoi j’étais un peu entrainée par mon faible pour mademoiselle de Choiseul, me faisaient grand tort : tout ce qui se faisait était toujours sur notre compte. J’aimais tant mademoiselle de Choiseul, que j’aimais mieux être en pénitence avec elle que de la voir seule punie, son amitié pour moi était réciproque, et, quand j’étais punie pour quelque faute, elle allait si bien grogner les maîtresses qu’on finissait par la punir avec moi. La journée n’était pas assez longue pour nous dire ce que nous avions à nous communiquer, et, le soir, comme sa chambre donnait dans la mienne, elle venait, ou j’allais la trouver dans la sienne. Nous aimions toutes deux beaucoup la lecture, mesdemoiselles de Conflans aussi, nous lisions ensemble