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Page:Perey - Histoire d'une grande dame au XVIIIe siècle, La princesse Hélène de Ligne, 1888.djvu/85

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L’ABBAYE-AUX-BOIS.

dans tous les moments que nous avions de libres, chacune lisait haut à son tour.

» Comme, pendant quelque temps, nous suspendîmes nos tours, madame de Rochechouart en profita pour me faire monter à la classe blanche, car elle m’aimait à la folie et riait plus des tours que je faisais qu’elle ne s’en fâchait. Madame de Sainte-Delphine, sa sœur, m’aimait aussi beaucoup ; elle disait toujours que ce serait une perte pour le couvent si Choiseul et moi devenions raisonnables. Elle prétendait que mes fredaines avaient toujours un cachet de gaieté et d’esprit ; effectivement mes tours ne faisaient jamais mal à personne et fournissaient à rire.

» Quand il fut question de quitter la classe bleue, je fus demander pardon à la mère Quatre-temps des peines que je lui avais données et la remercier de ses bontés. Elle me dit qu’elle était très fâchée de n’avoir plus de relations aussi intîmes avee moi, que, quoique je l’aie fait bien enrager, j’avais eu des moments qui l’avaient payée de tout cela ; je l’embrassai.

» Plusieurs de mes compagnes eurent les larmes aux yeux quand la mère Quatre-temps vint me détacher mon ruban bleu, entre autres mademoiselle de Chauvigny.