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Page:Perey - Histoire d'une grande dame au XVIIIe siècle, La princesse Hélène de Ligne, 1888.djvu/9

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IV
INTRODUCTION.

ans elles n’en sortaient que pour se marier, l’influence de la mère était presque nulle ou ne s’exerçait que tardivement. Qu’était donc cette éducation de couvent qui donnait de si brillants résultats ? Nous croyons avoir trouvé une intéressante réponse à cette question dans les Mémoires de la jeune princesse Massalska, qui forment la première partie du livre que nous publions aujourd’hui. Ils nous diront, sans réticence aucune, le fort et le faible de cette façon de préparer les filles de qualité, futures grandes dames, à jouer leur rôle sur cette scène du monde, où tous les succès les attendaient, mais dont les brillants décors devaient bientôt s’effondrer et disparaître dans la tourmente qui s’avançait à grands pas.

Nous verrons également que, si cette éducation, beaucoup plus complète que nous ne l’imaginons, répondait sous certains rapports au but qu’elle se proposait d’atteindre, elle ne pouvait cependant remplacer celle que la jeune fille eût reçue dans sa famille. Mais où trouver la vie de famille au XVIIIe siècle ? peut-être dans la bourgeoisie et encore n’est-ce pas certain, car la bourgeoisie cherchait plus qu’on ne croit à imiter la haute classe et dans les conditions d’existence de la noblesse