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Page:Perey - Histoire d'une grande dame au XVIIIe siècle, La princesse Hélène de Ligne, 1888.djvu/92

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L’ABBAYE-AUX-BOIS.

qu’il en faut, pour mourir à quinze ans ! »

» Cependant la jeune duchesse de Montmorency et son mari arrivèrent le soir avec le duc de Laval ; le médecin leur déclara qu’elle ne passerait pas la nuit parce que la gangrène gagnait.

» Quelques moments plus tard, mademoiselle de Montmorency demanda sa mère, mais elle ne pouvait pas venir, car elle était comme égarée. On lui dit qu’elle était malade. Elle demanda donc sa sœur la duchesse de Montmorency, qui vint aussitôt. Elle lui dit : « Dites à toutes mes compagnes de l’Abbaye-aux-Bois que je leur donne » un grand exemple du néant des choses humaines ; il ne me manquait rien pour être heureuse selon le monde et pourtant la mort vient m’arracher à tout ce qui m’était destiné, » Ensuite elle la chargea de dire à mesdames d’Eguilly et de la Faluère particuliérement beaucoup de choses et à moi de prier Dieu pour ma petite maman.

» Elle demanda son confesseur et lui dit : « Eh bien, si je dois mourir, c’est à vous à me faire faire le sacrifice de ma vie, il m’en coûte assez pour m’en faire un mérite ! » Alors le confesseur lui apporta un crucifix et se mit à lui réciter des psaumes, mais il évita ceux des agonisants. Alors elle dit : « Ah ! je ne souffre plus. » Depuis deux