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Page:Perey - Histoire d'une grande dame au XVIIIe siècle, La princesse Hélène de Ligne, 1888.djvu/94

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L’ABBAYE-AUX-BOIS.

fique qu’on fonda à perpétuité pour elle en donnant la somme de 40 000 francs.

» Il y a un trait de mademoiselle de Montmorency, que j’ai entendu conter, qui prouve qu’elle était née avec de l’énergie dans le caractère.

» Dans le temps qu’elle avait huit ou neuf ans, c’était madame de Richelieu qui régnait, elle eut un entêtement très fort vis-à-vis de madame l’abbesse, qui lui dit en colère : « Quand je vous vois comme cela, je vous tuerais ! » Mademoiselle de Montmorency répondit : « Ce ne serait pas la première fois que les Richelieu auraient été les bourreaux des Montmorency ! »

Cette fière réponse a droit de surprendre, sortant de la bouche d’une enfant ; mais elle prouve le développement extraordinaire de l’enfance à cette époque, et le récit lui-même que vient de faire Hélène de la mort de sa compagne est une marque frappante de ce que nous avançons. Il est impossible de mieux raconter, pas un trait ne manque au tableau et la simplicité du style ajoute encore à l’effet du récit.