Aller au contenu

Page:Perey - Histoire d'une grande dame au XVIIIe siècle, La princesse Hélène de Ligne, 1888.djvu/99

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
81
L’ABBAYE-AUX-BOIS.

c’est-à-dire une feuille d’arbre, ou une herbe, ou un ruban, enfin quelque chose qui serait vert ; que chacune de celles qui assistaient à ce conseil ferait prendre le vert dans sa classe à ses amies, et que, pour se reconnaître et éviter les explications qui pouvaient être entendues, quand on se rencontrerait on dirait : « Je vous prends » sans vert » ; qu’alors on le montrerait, et, si l’on n’en avait pas, on serait censé n’être pas du parti mutin ; qu’il serait possible que plusieurs, par timidité ou par d’autres raisons, changeassent d’avis, qu’alors elles seraient obligées de quitter le vert ; qu’ainsi on ne pourrait pas se méprendre sur les personnes qui seraient de la ligue. »

L’occasion de mettre ces beaux projets à exécution ne tarda pas à se présenter.

« Un jour de récréation, à cause de la veille de la Sainte-Madeleine, fête de l’abbesse, toutes les pensionnaires avaient quitté les obédiences pour aller se divertir à la classe. Comme on avait déjà récréation depuis deux jours, toutes les maîtresses étaient rendues ; ainsi elles étaient convenues, pour avoir du repos, qu’il n’y en aurait qu’une heure, à la classe. Vers les quatre heures, l’heure de madame Saint-Jérôme vint, et l’on se mit en tête de ne pas faire un mot