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Page:Perrin - Les Egarements de Julie, 1883.djvu/141

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DE JULIE


ras me donnait une nouvelle satisfaction : je ne pouvais me résoudre à rentrer dans mon appartement ; et jugeant bien qu’elle souffrait avec peine le moindre délai, je poussai la malice jusqu’à lui reprocher la malpropreté du vitrage de l’armoire en question, vers laquelle elle s’avança avec empressement, au premier pas que je fis, sous prétexte de vouloir l’éclaircir.

Quelque besoin que j’eusse de me reposer, je ne pus me résoudre à la laisser libre avec Derval : je me fis remettre au lit ; je niaisai, je l’occupai jusqu’au temps à peu près auquel il m’avait dit devoir se retirer : ma jalousie n’était cependant guère fondée après ce qui venait de se passer ; rarement fait-on plus d’une fois l’impossible. Le sommeil m’ayant surprise, elle courut délivrer notre reclus, auquel elle témoigna tous les regrets imaginables, en pestant contre les importuns. Le mécontentement qu’il témoigna de cet accident l’exposa encore à essuyer avant de sortir une bordée d’assommantes excuses, qu’il ne reçut qu’en homme qui s’embarrassait peu d’y paraître sensible. Rose était une bonne fille, mais elle ne possédait pas l’art de persuader, ayant une grande facilité à beaucoup parler pour ne rien dire. Son flux de bouche ne put le retenir, il se retira dans le dessein de saisir cette occasion pour rompre un