Aller au contenu

Page:Perrin - Les Egarements de Julie, 1883.djvu/142

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
122
LES ÉGAREMENTS


commerce dont le but venait d’être heureusement rempli : au moyen de quoi elle fut obligée de s’en tenir à ce qui s’était passé.

Il était déjà midi sonné le lendemain, que la compagnie, répandue de côté et d’autre, s’impatientait de ne pas nous voir paraître ; nous nous levions assez ordinairement à dix heures : chacun se préparait déjà à nous faire la guerre sur notre paresse ; il n’en fallait pas davantage pour être lutiné le reste du jour : on avait déjà lâché le propos. Il est bon de remarquer qu’on était comme persuadé de mon union avec M. Démery : sieur Valérie était entièrement oublié ; quelques circonstances avaient transpiré, j’avais pris le dessus, ainsi notre société se trouvait à son aise sur notre compte. Rose, à laquelle on avait dit qu’il était honteux d’être encore au lit, vint promptement m’éveiller : je me fis habiller, et descendis faire part à la compagnie de la manière dont j’avais passé une partie de la nuit. Ma précaution ne me sauva point de la plaisanterie. On me répliqua malicieusement que M. Démery avait sans doute aussi pris le bain, puisqu’il n’avait pas encore paru ; et comme je prévis, à l’enjouement d’un chacun, que le dîner ne se passerait pas sans quelque épigramme, où il pourrait bien se rencontrer quelques traits piquants pour lui, je témoignai