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Page:Perrin - Les Egarements de Julie, 1883.djvu/201

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DE JULIE


et il fallut absolument, pour lui rappeler ses idées, que je lui désignasse quelques particularités qui ne pouvaient être sues que d’elle et de moi. Ce n’était plus cette petite jolie enfant, et mesquine comme elle l’avait autrefois vue ; enfin elle me reconnut, et saisie d’étonnement et de joie, elle avoua notre ancienne connaissance par des transports de la plus étroite amitié. Aux caresses réciproques que nous nous fîmes madame Renaudé se félicita de nous avoir rendues l’une à l’autre, et nous lui en témoignâmes aussi notre reconnaissance.

Nous remîmes au lendemain à nous éclaircir des aventures qui nous étaient arrivées depuis notre séparation, les jugeant, chacune de notre côté, de nature à n’être pas rendues publiques. Après nous être livrées aux premiers mouvements, nous nous joignîmes à la compagnie, et ne nous quittâmes le soir qu’avec toute l’impatience qu’on a de se revoir quand on a beaucoup de choses à s’apprendre.

Je ne manquai pas de me rendre le lendemain chez elle, comme nous en étions convenues ; nous nous fîmes encore de nouvelles amitiés : nous prîmes le chocolat, après quoi j’obtins qu’elle satisfît la première ma curiosité, par l’histoire suivante qu’elle me fit en peu de mots.