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Page:Perrin - Les Egarements de Julie, 1883.djvu/207

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DE JULIE


climat m’a fixée. Elle n’eut pas plutôt fait son récit qu’elle me somma de satisfaire à mon tour sa curiosité sur ce qui me regardait : il était juste que j’eusse la même complaisance. Je lui fis le détail de mes aventures, sans oublier celle de Belgrade, qui me tenait toujours au cœur : je supprimai quelques particularités sur le compte de Vépry, dont elle me fit l’éloge comme d’un cavalier accompli. Après nous être beaucoup entretenues du passé, elle me parla de la situation présente, et me confia sous le sceau du secret, qu’elle était à la veille de prendre un parti.

Ne doutant pas qu’elle n’eût réfléchi à une affaire aussi sérieuse, et qu’elle n’y rencontrât des avantages équivalents à la perte de sa liberté, je l’en félicitai. Elle ajouta que c’était moins une affaire de cœur que de convenance ; que d’ailleurs c’était un jeune homme qui réunissait beaucoup de bonnes qualités, qui avait un état, qui avait servi, qui était bien dans ses affaires ; qu’il venait souvent lui faire la cour, et que je serais charmée de le connaître. Je ne doutai pas dès lors que son goût ne réglât le mien. Nous plaisantâmes beaucoup sur l’erreur dans laquelle il serait essentiel de l’entretenir, n’étant pas à supposer qu’il fût aussi facile que milord Dempton.