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Page:Perrin - Les Egarements de Julie, 1883.djvu/260

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LES ÉGAREMENTS


trouvai un plaisir tout nouveau à m’ajuster du peu que je possédais, non sans réfléchir cependant combien j’avais autrefois dédaigné ce dont j’étais trop heureuse de faire mes beaux jours alors.

Ma chère consolatrice m’étant venue voir, et m’ayant trouvée charmante sous un vernis de toilette, jugea que j’étais suffisamment rétablie, et satisfit enfin mon impatience, en me disant qu’elle m’attendrait à dîner le lendemain. Je ne me possédai plus d’aise, je lui demandai son adresse ; mais elle me refusa encore, en m’assurant qu’elle m’enverrait un domestique pour me conduire. J’avais un désir inexprimable de connaître mesdemoiselles Dorothée et Mimy, au sujet desquelles je ne pouvais que penser fort avantageusement, à en juger par la tante, dont elles étaient les élèves chéries.

Je n’avais pas encore achevé de m’habiller le lendemain, jour tant attendu, que je vis entrer le domestique en question, qui était une grosse Javotte des plus intrépides qu’il en parût : elle avait ordre de prendre un fiacre, mais je m’y opposai, de peur d’être obligée de le payer pour faire son profit ; au moyen de quoi mademoiselle Javotte s’étant officieusement saisie d’un de mes bras, elle me mit dans l’indispensable nécessité de trotter vigoureusement après.