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Page:Perrin - Les Egarements de Julie, 1883.djvu/29

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DE JULIE


une source de honte dans ce qui fait ordinairement honneur à notre sexe. Ce petit inconvénient, qui m’avait causé tant de douleur sans succès, donnait toujours matière à quelques plaisanteries que je ne supportais qu’avec confusion. Je me plaignis, et sur les remontrances que je fis qu’on prenait trop peu de part à mon embarras, il fut résolu qu’on travaillerait sérieusement à me procurer mon petit nécessaire. Le manège officieux auquel ils m’avaient stylée m’avait appris à désirer naturellement. L’exemple me tenta de nouveau ; j’essuyai encore des efforts inutiles, pendant lesquels je montrai une patience héroïque, et dont je ne recueillis pas plus de fruit que des premiers. Un petit neveu de la maison, assez mal partagé de la nature, me paraissait bien propre à réparer l’inutilité de mes premières tentatives ; mais, malgré toutes mes agaceries et les occasions que Sophie et son amant suscitèrent, je ne pus jamais l’amener où je désirais : uniquement occupé de merles, il ne songeait qu’à ses oiseaux. Cette rivalité ne me fut pas heureuse : je ne pensai bientôt plus qu’à substituer à mon dénicheur de merles quelque tempérament prématuré qui répondît au mien, et j’aurais infailliblement réussi dans mon projet, si les arrangements de ma tante n’eussent entièrement détruit les