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Page:Perrin - Les Egarements de Julie, 1883.djvu/48

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LES ÉGAREMENTS


ruque saupoudrée, dont l’épaule gauche avait soin de faire les honneurs aux dépens de la droite. Voilà en gros la copie d’un original dont l’esprit et les manières n’étaient pas plus déliés, comme on verra par la suite. Je n’y aurais assurément pas plus fait d’attention qu’à mille autres, si à notre première entrevue les politesses outrées et affectueuses de la Château-Neuf ne m’eussent mise à même de l’examiner : il me fallut peu de temps, et comme le seul objet étranger, il recueillit en propre toute mon attention.

Je ne savais que penser de cette connaissance et de l’affabilité de mes douairières : mais je compris insensiblement ce dont il s’agissait. Je vis notre cocher et un domestique recevoir respectueusement les ordres du pygmée ; il ne m’en fallut pas davantage pour reconnaître la galanterie du carrosse : c’était un cadeau dans les formes. Le fiacre fut renvoyé, la collation ordonnée, et la compagnie ayant enfilé une des allées du bois, on ne songea plus qu’à prêter attention aux gentillesses de M. Poupard, qui, attribuant à mon admiration mon immobilité, me fit la grâce de me passer la main sous le menton en signe d’amitié, et nous dit avec cet air grossièrement aisé : Hé bien ! nous voilà ; rions. Il fait beau ; ma foi, vive le bois de Boulogne : je ne trouve point à mon goût