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Page:Perrin - Les Egarements de Julie, 1883.djvu/49

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DE JULIE


d’aussi jolis jardins dans Paris. C’est dommage qu’il ne soit pas sablé : qu’en dites-vous ? n’est-ce pas que cela serait plus joli ? — Oui, monsieur, répondis-je. — Comment diable ! se tournant vers la Château-Neuf : elle répond avec esprit, dit-il ; ma foi vive la saillie, c’est l’âme des parties. Il n’y a que cela qui me fait souhaiter, moi. À propos d’esprit, mon cocher vous a-t-il bien menées ? Hem ; petite, étiez-vous bien aise d’aller en carrosse ? C’est bien le garçon le plus adroit, le plus intelligent ; il ne sait point comme on fait pour verser. Oh ! voilà ce que j’ai de bon, moi, il me faut toujours ce qu’il y a de meilleur. La conversation se trouvant en défaut, ma tante crut qu’il était de la politesse de tortiller un petit compliment à M. Poupard sur la bonté avec laquelle il nous avait cédé son carrosse ; à quoi il ne répondit que par un : Vous vous moquez. Ah ! bon !… c’est une babiole çà… Je voudrais en vérité, madame, vous être utile à quelque chose… Oui… assurément, je n’ai pas de plus grand plaisir que de… Oh ! çà, parlons de la petite : est-ce qu’elle ne veut pas rire aujourd’hui ? Voyez-moi, ma poule, je suis tout gai : comment me trouvez-vous ? — Tout drôle, monsieur. — Mais savez-vous bien, continua-t-il, qu’elle est admirable ; sur mon honneur : elle en dit peu ; mais elle en dit de bonnes. L’adroite Château-Neuf, prête à tirer parti de tout, trouva dans mon silence une ample matière à faire mon éloge : c’est, lui disait-elle

  
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