gnalées par aucun désastre, et Édouard échoua dans
toutes ses entreprises. Les alliés devoient commencer
leurs opérations en Flandre par le siège de Cambray.
La ville étoit bien fortifiée, pourvue d’une bonne garnison ;
elle fut vaillamment défendue par le Galois de
la Baume. Le siège traînoit en longueur ; Robert
d’Artois conseilla à Édouard d’y renoncer pour entrer
en France, où ses soldats trouveroient mieux à vivre
et s’enrichiroient par le pillage, mais le comte de
Hainaut, qui avoit consenti à faire la guerre en
Flandre, déclara qu’il ne vouloit point attaquer les
États du roi de France, son oncle et son seigneur, et
en effet, il alla rejoindre l’armée de Philippe avec ses
troupes, sans qu’Édouard osât s’y opposer. Malgré
cette défection, le roi d’Angleterre pénétra en Picardie,
mettant tout à feu et à sang sur son passage.
On remarque, dans cette expédition l’évêque de Lincoln,
qui à la tête de cinq cents lances se distingua
par ses dévastations. Du côté de la France, l’abbé du
couvent de Honnecourt acquit une plus honorable
célébrité, en défendant la ville contre les troupes
anglaises.
Philippe avoit réuni toutes ses forces pour les opposer aux alliés ; il s’étoit porté à Vironfosse, bourg distant de deux lieues de la Capelle, où les Anglais étoient campés. Édouard avoit sous ses ordres plus de cent vingt mille hommes ; l’armée de Philippe étoit encore plus formidable. On voyoit à ses côtés les rois de Bohême, de Navarre et d’Écosse, les ducs de Bourgogne, de Bretagne et de Lorraine, les comtes de Flandre, de Hainaut, et un nombre si prodigieux de comtes, de barons et de vicomtes, que ce seroit, dit