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Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 1re série, tome 4.djvu/102

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entre la france et l’angleterre.


une ancienne chronique, une chose trop longue à raconter. Une bataille sanglante et décisive paroissoit inévitable ; Édouard l’avoit fait demander à Philippe, qui l’avoit acceptée pour le surlendemain. Le jour fixé, les deux armées se trouvèrent en présence, y restèrent toute la journée, sans qu’il y eût d’attaque de part ni d’autre ; le soir même Édouard effectua sa retraite sur la Flandre, où il licencia une partie de ses troupes. Les historiens anglais et français se sont épuisés en conjectures pour découvrir les motifs qui ont pu empêcher les deux rois d’en venir aux mains[1]. Comme on n’a rien de positif à cet égard, il semble naturel de penser qu’Édouard craignit d’engager une action avec des forces inégales, et que Philippe, qui n’avoit d’autre objet que de faire évacuer les terres du royaume, vit avec plaisir la retraite de son ennemi sans être obligé de l’y contraindre, en s’exposant aux chances toujours incertaines d’une bataille.

Tel fut, pour le moment, le résultat inutile et presque ridicule des grands préparatifs d’Édouard. Pour entreprendre cette expédition, il avoit contracté près de trois cent mille livres sterlings de dettes, anticipé ses revenus, engagé ses bijoux et ceux de la Reine, et s’étoit en quelque sorte donné lui-même en nantissement à ses créanciers ; mais loin d’être rebuté par le mauvais succès d’une première entreprise, il ne s’occupa que des moyens de recommencer la guerre l’année suivante. Les Flamands, malgré leurs bonnes dispositions pour l’Angleterre, étoient restés neutres ; si l’on en croit quelques historiens, un scrupule les arrêtoit ; ils

  1. On a prétendu que la bataille ne fut pas livrée, parce que les monarques ne voulurent pas en venir aux mains un vendredi.
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