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Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 1re série, tome 4.djvu/20

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SUR LES MÉMOIRES DE DU GUESCLIN

et autres, durant les reines des rois Jean et Charles V ; escrite en prose à la requeste de Jean d’Estouteville, capitaine de Ternon sur Seine, et nouvellement mise en lumière par Claude Menard, conseiller du Roj, et lieutenant de la prevosté d’Angers.

L’histoire est précédée de deux dédicaces : l’une à M. du Vair, garde des sceaux, n’offre rien qui puisse fixer l’attention ; dans l’autre, qui est adressée à la noblesse française, on remarque le passage suivant. « Vous verrez, dit l’éditeur, une ame forte, nourrie dans le fer, pétrie sous des palmes, dans laquelle Mars fist escole long temps. La Bretaigne en fut l’essay, l’Anglois son boutehors, la Castille son chef-d’œuvre ; dont les actions n’étoient que héraults de sa gloire, les défaveurs, théâtres élevez à sa constance, le cercueil embassement d’un immortel trophée. » L’éditeur s’adresse ensuite au lecteur curieux, et lui raconte la manière dont il s’est procuré les Mémoires qu’il réimprime. Le manuscrit faisoit le rebut d’un colporteur, il l’acheta ; MM. de Sainte Marthe lui en offrirent un plus ample ; il en trouva un troisième à l’hôtel de Mercœur, une autre personne lui en prêta un quatrième, qui avoit appartenu au savant Paschal Robin. Après avoir confronté ces divers manuscrits, il parvint à établir un texte, aussi complet et aussi correct que possible. Mais il ne s’abusoit point sur le mérite de l’ouvrage qu’il publioit. « Le manuscrit, dit-il, n’a pour argument de sa recommandation que le simple narré des actions qu’il entreprend, car par ailleurs sa rudesse est telle qu’une oreille médiocre ne la sçauroit porter sans nausée ; c’est pourquoy, si tu y prétens quelque