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Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 1re série, tome 4.djvu/269

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ANCIENS MÉMOIRES

les ordres nécessaires afin que la journée luy fût glorieuse, et que le nouveau roy de France remportât une victoire sur ses ennemis, aussitôt qu’il auroit été couronné dans Rheims, dont il put faire part à tous ceux de la Cour.




CHAPITRE X.


De la célèbre victoire que Bertrand remporta sur les Anglois devant Cocherel, où le captal de Buc, leur general, fut pris et toute son armée défaite.


Tandis que les deux armées étoient en présence, campées entre la rivière d’Evre et la montagne de Cocherel, située prés d’un bois, le captal de Bac s’apperçut que le cœur manquoit à ses Anglois, qui voyans une montagne à leur dos, comprirent bien qu’en cas qu’il leur mesarrivât, ils n’auroient pas la liberté de gagner au pied. Cette tiedeur luy fit naître la pensée de reculer le combat et d’amuser Bertrand, en attendant qu’il luy vînt un secours de six cens hommes, que luy devoit amener un chevalier anglois. Il envoya donc un héraut dans l’armée des François pour dire à Bertrand, en présence de tous les officiers qui servoient sous luy, que les Anglois touchez de la langueur où la famine avoit réduit les François, leur vouloient bien faire l’amitié de les accommoder de leurs vivres et de leurs vins, et ne pas profiter de l’avantage qu’ils pouroient remporter sur eux, en l’état