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Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 1re série, tome 4.djvu/317

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ANCIENS MÉMOIRES

attentat commis en sa présence, voulut venger à l’instant sur son frère la mort du Juif par un autre meurtre, tirant un couteau de sa gaine pour le tuer ; mais il en fut empêché par un chevalier qui luy saisit le bras comme il alloit faire le coup.

Henry s’évada dans le même instant, et n’eut pas plûtôt descendu le degré, qu’il dit à ses gens de seller ses chevaux, afin qu’il pût sauver incessamment sa vie par la fuite. Pierre se faisoit tenir à quatre, donnant mille malédictions à ceux qui le retenoient, et leur reprochant qu’ils étoient les complices de ce bâtard, auquel il ne pardonneroit jamais le sang qu’il venoit de répandre. On eut beau luy dire qu’il ne s’agissoit que de la mort d’un juif, dont la race avoit attiré la malédiction de Dieu sur elle, étant une nation qui s’étoit rendue l’horreur et l’exécration des hommes, par le deïcide qu’elle avoit commis en la personne du Sauveur : mais toute cette huile qu’on jetta sur ce feu le ralluma si fort, que Pierre fit pendre dans la suite ce pauvre chevalier qui l’avoit empêché de tuer Henry.




CHAPITRE XV.


De la mort tragique de la reine Blanche de Bourbon, commandée par Pierre le Cruel, son propre mary.


Ce roy barbare avoit conçu pour Blanche de Bourbon, sa femme, une si mortelle aversion, qu’il mît tout en usage pour entreprendre sur sa vie. Le poison