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Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 1re série, tome 4.djvu/40

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entre la france et l’angleterre.


réduit à se laisser dépouiller d’une partie de son autorité par les seigneurs, pour maintenir son usurpation lui parut moins dangereux que la famille ambitieuse des Plantagenet, qui, maîtresse de l’Anjou, et liée avec la plupart des grands vassaux, pouvoit troubler le royaume. Il accorda donc l’investiture de la Normandie à Eustache, fils d’Étienne, âgé seulement de quatorze ans ; et, pour se l’attacher davantage, il résolut de lui donner en mariage sa fille Marguerite, encore au berceau. Tranquille ainsi du côté de l’Angleterre, qui s’épuisoit en efforts inutiles pour soumettre la Normandie, Louis-le-Jeune partit pour la croisade, et laissa la régence du royaume à Suger, dont la sage politique entretint la guerre entre Étienne et les Plantagenet. Au retour de la croisade, dont l’issue fut si malheureuse, Louis abandonna le parti d’Étienne et adjugea la Normandie à Henri, auquel sa mère, de concert avec le comte d’Anjou, avoit cédé tous ses droits. Mais bientôt inquiété par le caractère de son nouveau vassal, il se ligua avec Étienne, et tout étoit préparé pour la conquête de la Normandie, lorsque la mort d’Eustache, vint changer la face des affaires. Étienne, pressé par les seigneurs, qui vouloient mettre un terme à la guerre civile, reconnut le fils de Mathilde pour son successeur ; et sa mort, qui arriva peu de temps après, plaça Henri sur le trône d’Angleterre.

Pendant la croisade, Louis-le-Jeune avoit eu à se plaindre de la conduite de la Reine, qui l’avoit suivi dans cette expédition. Le caractère de la princesse aggravoit ses torts au lieu de les excuser. Le Roi, privé des conseils de Suger, qui venoit de mourir, fit