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Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 1re série, tome 4.djvu/42

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entre la france et l’angleterre.

n’étoit pas vacant, à la charge de payer le denier de Saint-Pierre : funeste exemple qui dut persuader aux papes qu’ils avoient effectivement le droit de disposer des trônes. Bientôt il veut faire valoir de prétendus droits sur le comté de Toulouse. Louis-le-Jeune, comme seigneur suzerain du comté, marche à la défense de son vassal, et se jette dans une place que Henri assiégeoit. Soit respect pour son seigneur, soit, comme l’observe Hume, que Henri crût qu’il étoit de son intérêt de maintenir les droits de la féodalité, qui lui assuroient la possession des provinces soumises à sa domination, ce prince refusa de continuer le siège d’une ville dans laquelle étoit le roi de France. On vient de voir que Henri étoit maître de la plus grande partie du royaume, et les intelligences qu’il pouvoit ménager avec les seigneurs, toujours jaloux de l’autorité du Roi, sembloient devoir lui faciliter d’autres conquêtes. Mais trop éloigné de ses vastes domaines, disséminés sur tous les points de la France, il y étoit comme étranger, et ses sujets étoient plus disposés à obéir à Louis, leur suzerain, qu’à un prince qui ne pouvoit les protéger. Ses vassaux ne lui devoient le service que pendant quarante jours, et les distances s’opposoient presque toujours à ce qu’il fît usage de leurs forces réunies. D’ailleurs, la reine Éléonore, sa femme, dont il avoit excité la jalousie, le traversoit dans ses projets ; et les embarras que lui donnèrent ses différends avec Thomas Becket, archevêque de Cantorbéry, l’arrêtèrent lorsqu’il auroit pu agir ; enfin les seigneurs français consentoient bien à recevoir ses secours pour maintenir leur indépendance, mais ils étoient