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Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 1re série, tome 4.djvu/47

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précis des guerres


et que tous ses fiefs étoient confisqués au profit de son seigneur. On le fit comparoître en criminel devant la diète de l’Empire, assemblée à Worms. Les historiens anglais prétendent que Richard y conserva toute sa dignité ; mais il paroît constaté par des témoignages authentiques, qu’il se laissa abattre par le malheur et fit des soumissions indignes d’un grand prince. Il reconnut l’Empereur comme seigneur de l’univers, lui remit ses États, et l’en investi par son bonnet. Henri VI consentit enfin à lui rendre la liberté, moyennant une rançon de cent cinquante mille livres sterlings ; sa prison avoit duré quatorze mois.

À peine de retour en Angleterre, où il fut reçu avec enthousiasme par ses peuples, il ne s’occupa que du soin de venger ses injures ; Philippe, qui s’attendoit à être attaqué, avoit réuni ses troupes. Tout sembloit annoncer une guerre furieuse qui ne pouvoit se terminer que par la chute de l’un de ces formidables rivaux. Mais les barons ne partageoient pas leur animosité ; après quelques escarmouches, quelques châteaux pris et repris, on en vint à un accommodement ; ce fut dans l’une de ces affaires que les troupes anglaises enlevèrent les archives de France, qui alors suivoient le Roi lorsqu’il marchoit à la tête de ses troupes. Une trêve d’un an avoit été signée ; Richard en profita pour se liguer avec l’Empereur Henri VI, qui prétendoit que tous les souverains lui devoient hommage ; et le roi d’Angleterre, qui n’avoit pu s’y refuser, étant son prisonnier, ne désiroit que plus vivement d’y soumettre Philippe. La ligue n’eut pas de suites ; mais elle ralluma la guerre, qui fut encore suspendue par un traité.