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Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 1re série, tome 4.djvu/48

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entre la france et l’angleterre.

Les deux souverains ne pouvoient vivre en paix, et l’épuisement des barons ne leur permettoit pas de prolonger la guerre. L’implacable Richard fait une nouvelle ligue avec les comtes de Flandre, de Toulouse, de Boulogne, de Champagne, et autres grands vassaux ; il espéroit accabler Philippe, mais le roi de France, aussi actif que courageux, déjoue ses projets, et repousse toutes ses attaques. L’événement le plus remarquable de cette guerre, est un trait de valeur chevaleresque du roi de France. N’ayant que trois cents fantassins et quelques gens d’armes, il rencontre Richard, avec toute son armée : on lui propose de revenir sur ses pas ; Moi fuir devant mon vassal, répond le Roi ! on ne me reprochera jamais une pareille lâcheté. Il se précipite sur l’ennemi, et se fait jour au travers de l’armée anglaise. Le légat du Pape intervint, et fit signer une dernière trêve de cinq ans. On traitoit pour une paix définitive, lorsque Richard fut tué, en assiégeant un de ses vassaux [1199].

En partant pour la Palestine, il avoit exclu du trône son frère Jean, et désigné pour son successeur le jeune Arthur, fils de Geoffroy, duc de Bretagne, qui avoit été tué dans un tournoi à Paris, en 1186. Geoffroy étoit le troisième des fils de Henri II, Jean n’étoit que le quatrième ; ainsi la couronne sembloit devoir appartenir à Arthur. Mais à cette époque il n’y avoit pas de règle fixe en Angleterre pour l’hérédité. Jean, qui s’étoit réconcilié avec Richard, en trahissant Philippe et en faisant massacrer la garnison française d’Evreux, revendiqua le trône, et Éléonore, sa mère, produisit, à l’appui de ses prétentions, un testament véritable ou supposé, de Richard, Il fut re-