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Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 1re série, tome 4.djvu/86

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entre la france et l’angleterre.


malgré les gémissemens de la princesse, qui s’écrioit : « Mon fils, mon chier fils, épargnez le gentil Mortimer. » Le parlement, toujours docile, condamna le favori à un supplice honteux, et Edouard relégua sa mère dans une prison où elle finit ses jours.

Pendant que ces événemens, dont nous n’avons pas dû interrompre le récit, se passoient en Angleterre, les affaires avoient changé de face en France. Charles-le-Bel étoit mort peu de temps après Édouard II ; il avoit obéré l’État pour tenter de mettre sur sa tête la couronne impériale, et n’avoit pu réussir, malgré l’appui du pape Jean XXII, à se former un parti assez considérable en Allemagne, où les discordes civiles sembloient néanmoins devoir favoriser ses projets. Le Pape, profitant du besoin que ce prince avoit d’argent, s’étoit fait autoriser à lever en France des décimes dont le Roi percevoit la moitié ; et cette funeste mesure, qui faisoit sortir des sommes considérables du royaume, augmentoit la misère et le mécontentement des peuples.

Charles n’avoit point d’enfans mâles ; Jeanne, fille du comte d’Évreux, sa troisième femme, étoit enceinte. Se voyant sur le point de mourir [1328], il déclara régent du royaume Philippe de Valois, fils de ce comte Charles de Valois, fière de Philippe-le-Bel, que nous avons vu se distinguer pendant les guerres des derniers règnes. Aussitôt que Charles fut mort, Edouard III prétendit que la régence lui appartenoit comme petit-fils de Philippe-le-Bel, dont son père avoit épousé la fille. Quoique Edouard fut encore sous la tutèle de sa mère, qui exerçoit toute l’autorité en Angleterre, il paroît que ce jeune prince,