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précis des guerres


chez lequel une ambition effrénée se manifestoit dès l’âge le plus tendre, éleva et soutint de son chef de pareilles prétentions. Peut-être Isabelle et Mortimer cherchoient-il à diriger ailleurs son activité, afin de conserver plus long-temps la puissance qu’ils avoient usurpée ; quoi qu’il en soit, le jeune Édouard envoya à Paris des ambassadeurs qui soutinrent ses droits à la cour des pairs et devant les barons de France. Intrigues, présens, promesses, rien ne fut négligé : ses ambassadeurs s’efforçoient de faire entendre aux seigneurs que plus le souverain est éloigné, moins le vassal est dans la dépendance ; mais toutes les séductions furent inutiles, et l’assemblée adjugea la régence à Philippe, comme héritier présomptif de la couronne. Robert d’Artois, comte de Beaumont, que nous verrons plus tard devenir son implacable ennemi, fut alors un de ceux qui embrassèrent le plus chaudement ses intérêts. Le jeune Édouard se plaignit de cette décision à son parlement, qui écouta ses plaintes avec indifférence, parce qu’il craignoit avec raison que l’Angleterre ne devînt une province française, si les deux couronnes se trouvoient réunies sur la même tête.

Bien qu’Édouard ait été obligé alors d’abandonner ses prétentions, comme il les fit revivre quelques années plus tard, et comme elles servirent de prétexte à la guerre la plus acharnée que l’on eût encore vue entre les deux nations, nous devons donner une idée des discussions qui eurent lieu à cette époque. Il ne s’agissoit plus d’attaquer la loi salique. Édouard reconnoissoit que les femmes, vu la foiblesse de leur sexe, étoient exclues de la Couronne ; autrement le trône auroit appartenu à Jeanne, fille