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Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 2e série, tome 21 bis.djvu/139

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peut dire avec vérité que les premières années de ses services furent excellentes, et si quelqu’un ajoute que les dernières furent moins austères, il ne sauroit soutenir qu’elles lui aient été utiles sans l’être beaucoup à l’État.

Sa retraite n’est pas plutôt faite, que plusieurs se mettent en devoir de poursuivre la victoire contre lui pour avoir ses dépouilles.

Pour parvenir à cette fin, on essaya de rompre le mariage du marquis de Rosny avec la fille du maréchal de Créqui, pour n’avoir pas en tête le maréchal de Lesdiguières, et on fit proposer par le marquis de Cœuvres à M. le duc de Bouillon, de lui donner le gouvernement de Poitou qu’il avoit : à quoi ledit duc témoignant incliner, le marquis d’Ancre lui en alla porter parole expresse de la part de la Reine ; mais enfin elle changea d’avis avec grand sujet, n’étant pas raisonnable de maltraiter un personnage dont les services avoient été avantageux à la France, sans autre prétexte que parce qu’étant utile au public il l’avoit été à lui-même.

La charge de surintendant fut divisée entre le président Jeannin, les sieurs de Châteauneuf et de Thou, qui furent nommés directeurs des finances, le dernier y ayant été mis pour le faire départir de la prétention qu’il avoit en la charge de premier président, qu’il désiroit avoir du président de Harlay son beau-frère ; à quoi le nonce du Pape s’opposoit tant qu’il pouvoit, pour le soupçon qu’il avoit donné par son Histoire de n’avoir pas les sentimens tels qu’un vrai catholique doit avoir pour la foi. Pour obtenir l’éloignement de ce personnage, les ministres représentèrent à la Reine