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Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 2e série, tome 21 bis.djvu/143

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duc de Savoie, qui à la mort du feu Roi étoit armé pour son service contre les Espagnols, s’étant accommodé avec eux, fait passer ses troupes de Piémont en Savoie, avec dessein de se servir du temps pour assiéger Genève.

Il est à noter à ce propos que cette place est de longtemps en la protection du feu Roi ; feu Sancy, étant ambassadeur en Suisse en 1579, traita le premier une alliance perpétuelle de cette ville avec le Roi.

Henri iii, la recevant et comprenant dans le traité qui est entre la couronne de France et les Ligues, fit qu’aucuns cantons s’obligèrent à fournir un certain nombre d’hommes pour sa défense, au cas qu’elle fût attaquée par quelqu’un de ses voisins ; elle fut ensuite comprise dans la paix de Vervins sous le nom des alliés et confédérés des seigneurs des Ligues.

D’où vient que le duc de Savoie, qui a toujours muguetté cette ville qui est à sa bienséance, n’a jamais osé l’attaquer à force ouverte ; mais seulement il a tâché de la surprendre auparavant qu’elle pût être secourue du Roi, qui témoigna toujours la vouloir défendre, et leur donna avis de la dernière entreprise que Le Terrail avoit sur elle ; dont elle se donna si bien de garde, qu’elle l’attrapa au pays de Vaux et lui fit trancher la tête.

Au premier bruit des desseins du duc de Savoie, force huguenots de qualité s’y rendent, et, d’autre part, la Reine envoie le sieur de Barault audit duc pour le convier de désarmer, lui remontrant qu’il tenoit ses voisins en jalousie, et qu’elle ne pouvoit souffrir l’entreprise qu’on disoit qu’il vouloit faire contre les alliés de cette couronne.