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Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 2e série, tome 21 bis.djvu/146

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intentions de Sa Majesté, et celui-ci se vouloit autoriser par le parti des huguenots ; ce qui fit qu’en l’intervalle du brevet et de la tenue de l’assemblée, ledit sieur de Bouillon envoya dans les provinces gens exprès vers les ministres avec des mémoires, pour charger les cahiers des assemblées provinciales qui devoient précéder la générale. Ces mémoires ne contenoient que plaintes et requêtes de choses irréparables et impossibles, afin que, par ces difficultés et sous le prétexte de ne pouvoir obtenir leurs demandes, l’assemblée générale demeurât toujours sur pied, et que, cela ne pouvant être supporté par raison, les choses allassent à ce point, ou que l’on commençât la guerre pour les faire cesser, ou qu’on les tolérât par impuissance, et par ce moyen mettre État contre État.

Les ministres, susceptibles de toutes les choses qui choquoient l’autorité royale, font des colloques chacun en leur détroit, communiquent lesdits mémoires, et se préparent de les faire passer aux assemblées provinciales.

Pendant qu’on travaille de cette façon dans leurs églises particulières, les faces changent à la cour, la Reine commandant à M. de Sully de se retirer, et à M. de Bouillon de s’approcher de Leurs Majestés.

En ce changement, le duc de Rohan s’intéressa dans la disgrâce du duc de Sully son beau-père ; et, ayant concerté avec lui de ce qu’ils avoient à faire, ils trouvèrent, par l’avis de leurs amis, qu’il n’y avoit point de meilleur remède pour eux que d’appuyer et faire valoir les avis que M. de Bouillon avoit envoyés. Ce dernier au contraire eût bien désiré de les ravoir, ou en tout cas de faire connoître que les affaires n’étoient