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Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 2e série, tome 21 bis.djvu/151

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moyen pour troubler le repos de l’État, et tâcher de pêcher en eau trouble.

Pendant que ces infidèles sujets du Roi essayoient de saper par leurs menées les fondemens de l’autorité royale, ces mêmes, non moins infidèles serviteurs de Dieu, firent un nouvel effort pour lâcher de faire le semblable de la monarchie de l’Église, mettant au jour un détestable livre sous le nom du Plessis Mornay, qui avoit pour titre : Le Mystère de l’iniquité, ou Histoire de la papauté, par lequel ils s’efforçoient de faire croire aux simples que le Pape s’attribuoit plus de puissance en la terre que Dieu ne lui en avoit concédé.

Pour étouffer ce monstre en sa naissance, la Sorbonne le condamna aussitôt qu’il vit le jour, et supplia tous les prélats d’avertir les ames que Dieu leur a commises de rejeter ce livre, pour n’être infectées du poison dont il étoit rempli.

En même temps Mayerne fit imprimer un livre séditieux pour le temps, intitulé : De la Monarchie aristocratique, par lequel il mettoit en avant, entre autres choses, que les femmes ne devoient être admises au gouvernement de l’État. La Reine le fit supprimer, et en confisquer tous les exemplaires ; mais elle jugea à propos, pour n’offenser pas les huguenots, de pardonner à l’auteur.

L’assemblée dont nous venons de parler fut la source de beaucoup de troubles que nous verrons ci-après.

Villeroy, qui avoit été toujours nourri dans les guerres civiles, et qui avoit une particulière expérience de celles qui étoient arrivées sous le règne du