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Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 2e série, tome 21 bis.djvu/156

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qui ne fut pas petit, contre les jésuites, qui, prenant l’occasion d’un maire qui leur étoit affectionné, crurent devoir, au temps de sa mairie, faire ce qu’ils pourroient pour s’y établir. Ils sondèrent le gué, et en firent faire la proposition au commencement de juillet.

Il y en avoit dans la ville qui les désiroient, le plus grand nombre n’en vouloit point ; il y eut entre eux de grandes contestations en une assemblée qu’ils firent sur ce sujet, à l’issue de laquelle ceux qui tenoient leur parti dépêchèrent à la cour, pour faire entendre à la Reine que les habitans les demandoient ; les autres envoyèrent un désaveu, remontrant que, dès l’an 1604, ces bons pères avoient demandé permission au feu Roi de s’installer en leur ville, sous prétexte qu’elle les demandoit ; ce qui ne se trouva pas ; qu’ensuite la compagnie avoit obtenu des lettres par lesquelles Sa Majesté faisoit connoître au corps de ville qu’ils lui feroient plaisir de les recevoir.

Cette grâce leur ayant été refusée, ils obtinrent des lettres patentes, avec clause au premier maître des requêtes, bailli de Troyes, ou son lieutenant, de les mettre à exécution. Par ce moyen, voulant emporter d’autorité ce qu’on avoit premièrement présupposé être désiré des habitans, ils furent de nouveau déboutés de leurs prétentions : ce dont les habitans se prévaloient, disant que les mêmes raisons qui empêchèrent leur établissement du temps du feu Roi étoient encore en leur vigueur ; que leur ville ne subsiste que par leurs manufactures et la marchandise ; que deux ou trois métiers lui valent mieux que dix mille écoliers ; qu’ils n’ont point, grâce à Dieu,