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Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 2e série, tome 21 bis.djvu/157

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de huguenots en la conversion desquels les jésuites aient lieu de s’employer, et qu’ayant jusqu’alors vécu en paix, ils craignoient qu’on jetât entre eux des semences de division, à quoi le naturel du pays, et particulièrement ceux de la ville, sont assez sujets.

Ces raisons ayant été pesées au conseil, la Reine n’estima pas devoir contraindre cette ville à souffrir cet établissement contre leur gré ; elle leur manda qu’elle n’avoit eu volonté de les y mettre que sur la prière qui lui en avoit été faite en leur nom, et n’y vouloit penser qu’en tant qu’ils le désiroient.

Si elle s’occupe à remédier aux désordres de cette ville particulière, elle n’étend pas moins sa pensée au soulagement de tout le peuple en général ; elle le décharge par une déclaration du mois de juillet du reste des arrérages des tailles, qui n’avoient pu être payées depuis l’an 1597 jusqu’en 1603.

D’autre part, le jeu excessif où elle apprend que les sujets du Roi se laissent aller, à la ruine des meilleures familles du royaume, lui donne lieu de défendre, par arrêt, les académies publiques.

Et sachant que l’édit des duels qui avoit été publié du temps du feu Roi, étoit éludé sous le nom de rencontres, ceux qui avoient querelle se donnant des rendez-vous si couverts qu’il étoit impossible de justifier qu’ils contrevinssent à la défense des appels, elle fit faire une déclaration qui portoit que, s’il avenoit que ceux qui auroient le moindre différend ensemble, pour eux ou pour leurs amis, par après vinssent aux mains en quelque rencontre ; ils encourroient les peines ordonnées par l’édit des duels contre les appelans, lesdites rencontres étant