Aller au contenu

Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 2e série, tome 21 bis.djvu/165

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Sa femme le voyant malade se mit au lit aussi, et mourut sitôt après lui qu’ils n’eurent tous deux qu’une cérémonie funèbre.

M. d’Orléans mourut le mois suivant : la Reine en eut grande affliction ; mais si ses larmes la firent reconnoître mère, sa résolution fit voir qu’elle n’avoit pas moins de puissance sur elle que sa dignité lui en donnoit sur les peuples qu’elle gouvernoit lors.

J’ai ouï dire au sieur de Béthune qu’en un autre temps elle fut si peu touchée d’une extrême maladie qu’eut ce prince, que le feu Roi qui vivoit lors le trouva fort étrange, et l’accusa de peu de sentiment vers ses enfans. Mais qui distinguera les temps connoîtra la cause de cette différence, qui consista, à mon avis, en ce qu’elle avoit lors plus d’intérêt à la conservation de son fils que durant la vie du feu Roi, pendant laquelle elle en pouvoit avoir d’autres.

La mort de ce prince causa plusieurs mécontentemens dans la cour, en ce que ses principaux officiers prétendoient tous entrer dans la maison de M. le duc d’Anjou, qui par cette mort demeura frère unique du Roi, et que quelques-uns en furent exclus. Béthune, destiné gouverneur du feu duc, n’eut pas la même charge auprès de l’autre ; la défaveur de son frère l’en devoit exclure par raison, et la considération de Villeroy, dont Brèves étoit allié, le maintint en l’élection que le feu Roi avoit faite de sa personne pour l’éducation du duc d’Anjou.

Le marquis de Cœuvres fut aussi exclu de la charge de maître de la garde-robe, dont il étoit pourvu du vivant du défunt. Les ministres, craignant son humeur, et se ressouvenant qu’il avoit été entremetteur