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Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 2e série, tome 21 bis.djvu/192

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Ils disent que Le Coudray est envoyé pour avoir soin de la police, qui leur appartient par leurs priviléges, et pour les faire séparer de l’union qu’ils ont avec leurs autres frères, et qu’il a mendié cette commission de Leurs Majestés, leur donnant faussement à entendre qu’ils n’étoient pas serviteurs du Roi.

Là-dessus ils s’émeuvent, s’attroupent, prennent les armes ; Le Coudray saisi de peur demande sûreté au maire pour se retirer ; c’est ce qu’ils vouloient : sa peur les assure ; il n’est pas plutôt hors leur ville qu’ils tiennent assemblée.

La Reine en ayant avis, et craignant cette émeute, à laquelle elle ne peut se résoudre de s’opposer avec vigueur, fait appeler Le Rouvray et Miletière, députés ordinaires des huguenots à la suite de Leurs Majestés, leur témoigne le juste sujet de mécontentement qu’elle reçoit, écoute les plaintes qu’ils lui font, leur fait espérer une partie de ce qu’ils désirent, et commande au Rouvray d’aller promptement à La Rochelle leur faire commandement de sa part de se séparer, que Sa Majesté oubliera tout ce qui s’est passé, et fera cesser toutes les poursuites qui pourroient avoir été commencées contre eux, et lui met en main une déclaration de Sa Majesté, portant confirmation de l’édit de pacification, et oubli de tout ce qui s’étoit fait au contraire.

Un orage s’éleva au même temps contre les jésuites pour un livre composé par un des leurs, nommé Becanus[1], et intitulé : la Controverse d’Angleterre touchant la puissance du Roi et du Pape.

  1. Ce jésuite portoit si loin l’autorité du Pape dans ses ouvrages, que Paul v fit condamner par le Saint-Office un de ses Traités sur la